Je ne suis visiblement pas la seule à m'inquiéter de la forme qu'est en train de prendre la réforme dite des "rythmes scolaires" qui pourtant, avait pour elle toutes les conditions requises pour se dérouler sous les meilleurs auspices.
Je ne cesse de constater sur le terrain que tout ne se passera pas au mieux à la rentrée, que les maires sont en train de recruter les enseignants pour remplacer les animateurs inexistants, que beaucoup d'enfants risquent d'avoir à passer encore un peu plus de temps devant la télé ou dans la rue parce qu'ils seront libérés plus tôt par l'école mais que leurs parents ne pourront pas supporter la charge financière demandée pour qu'ils soient pris en charge après la fin de la classe. Quant aux lieux dans lesquels ceux qui seront pris en charge seront accueillis, de nombreuses interrogations restent en suspens.
Sans compter avec tous ceux qui attendent les élections pour passer "la patate chaude" au suivant, comme ils le disent eux-mêmes.
Dans toutes les interventions que je suis invitée à faire, je dois rappeler que nous sommes réunis pour parler de l'enfant, de ses besoins, de ce qui peut être fait pour que son mieux-vivre à l'école soit une réalité, mais je rappelle également que ce bien-être de l'enfant est totalement dépendant de la qualité de vie professionnelle des différents adultes qui l'accompagneront à travers les différents temps de sa journée. Je ne peux que dire que cela ne va pas de soi systématiquement, que là où de tels débats n'ont pas lieu, la première interrogation posée porte sur les coûts, mais que les IEN ne sont pas non plus les plus zélés à s'inquiéter de ces mieux vivre pour tous : jamais ils ne parlent des changements qu'ils aideront les enseignants à faire pour que, grâce à ces nouvelles organisations temporelles, l'école fonctionne plus efficacement (allait-elle donc si bien que cela avant 2008, quand elle fonctionnait encore sur 4 jours et demi - et non pas sur 9 demi-journées puisque ce n'était pas ainsi qu'elle était découpée dans les textes officiels-, ?), mais ne sont pas non plus très perturbés par les contradictions de leurs discours les conduisant à présenter le décret comme devant répondre d'abord à l'intérêt de l'enfant tout en concluant sur le fait que comme il existe de grandes disparités dans les territoires, tant en terme de moyens, de ressources, que de besoins, ils seront souples dans l'application qui en sera faite : ainsi les communes pourront décider de placer les activités aussi bien le matin avant la classe, que le midi ou encore qu'en fin d'après-midi après la classe ! Mesdames et Messieurs les Inspecteurs, pouvez-vous me dire dès lors comment vous pouvez affirmer que vous respectez les rythmes des enfants ? Les connaissez-vous d'ailleurs ?
Quant aux animateurs que les maires vont devoir embaucher, tant pis s'ils doivent avoir autant de temps de déplacements que de temps d'activités, tant pis s'il n'y a que 50% de la totalité de ceux qui seront embauchés qui ont une qualification réelle, l'important est qu'ils n'endettent pas la commune et ne l'obligent pas à trop augmenter les impôts. Qui s'inquiète de la qualité de vie de ces personnels ?
Je vous invite à lire le blog ci-dessous référencé, nous partageons la même inquiétude pour le devenir de cette école que nous aimons tant.
http://quaiducitoyen.eklablog.fr/la-refondation-de-l-ecole-est-en-danger-d-asphyxie-a91422307